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§33. DISPARITY OR IDENTITY ? 309

parce que les statistiques concernant d’autres personnes fournissent un pourcentage aussi élevé ?

C’est le problème de l’applicabilité de l’interprétation de la fréquence au cas unique qui est soulevé par cette objection. Ce problème joue un grand rôle dans la défense de la conception de la disparité ; on dit que la théorie de la fréquence peut au mieux fournir une justification du degré de probabilité mais qu’elle ne peut pas être acceptée comme son interprétation dès que l’on demande la probabilité d’un cas unique. L’objection semble très convaincante ; je ne pense pas, cependant, qu’elle tienne la route.

Une clarification du problème ne peut être donnée que par une analyse de la situation dans laquelle nous employons des énoncés de probabilité. Pourquoi demandons-nous la probabilité d’événements futurs, ou d’événements passés dont nous n’avons pas de connaissance certaine ? Nous pourrions nous contenter d’affirmer que nous ne connaissons pas leur valeur de vérité — cette attitude aurait l’avantage de ne pas être exposée à la critique logique. Si nous ne sommes pas d’accord avec une telle proposition, c’est parce que nous ne pouvons pas renoncer à une décision concernant l’événement au moment où nous sommes confrontés à la nécessité d’agir. L’action exige une décision sur des événements inconnus ; en essayant de rendre cette décision aussi favorable que possible, l’application d’énoncés de probabilité devient inévitable. Cette réflexion détermine la manière dont l’interprétation des énoncés de probabilité doit être recherchée : la signification des énoncés de probabilité doit être déterminée de manière à ce que notre comportement en les utilisant pour l’action puisse être justifié.

C’est dans ce sens que l’interprétation de la fréquence des énoncés de probabilité peut être effectuée, même si c’est la survenance ou non d’un seul événement qui nous préoccupe. La préférence pour l’événement le plus probable est justifiée dans l’interprétation de la fréquence par le