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302 PROBABILITY AND INDUCTION

probabilité du cas unique qui constitue l’origine de la théorie des disparités ; des auteurs comme Keynes[1] fondent donc leur concept de probabilité logique essentiellement sur ce problème.

Ces auteurs vont même jusqu’à refuser une valeur numérique à la probabilité logique. Keynes a développé l’idée que la probabilité logique ne vise qu’à établir un ordre, une série déterminée par les concepts de « plus probable » et « moins probable », dans laquelle les concepts métriques tels que « deux fois plus probable » n’interviennent pas. Ces idées ont été reprises par Popper.[2] Pour ces auteurs, la probabilité logique est un concept purement topologique. D’autres auteurs ne veulent pas admettre une telle restriction. Leur concept de probabilité logique est métrique, mais pas de type fréquentiel. La probabilité logique, disent-ils, s’intéresse au « degré rationnel d’espérance », un concept qui s’applique déjà à un seul événement. C’est ici que les cas « également possibles » de Laplace trouvent leur champ d’application en fournissant le point d’appui pour la détermination du degré d’espérance qu’un être raisonnable devrait apprendre à mettre à la place de sentiments aussi déraisonnables que l’espoir et la crainte.

Il nous appartiendra d’abord d’entrer dans la discussion de ces questions. Nous devons trancher en faveur de la conception de la disparité ou de la conception de l’identité des deux formes du concept de probabilité.

§ 33. Conception de la disparité ou conception de l’identité ?

La conception de la disparité est parfois justifiée en disant que le concept mathématique de probabilité énonce une propriété des événements, alors que le concept logique de probabilité énonce une propriété des propositions.

  1. J. M. Keynes, A Treatise on Probability (Londres, 1921).
  2. K. Popper, Logik der Forschung (Berlin, 1935).