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§31. THINGS AND REPORTS 293

de l’interprétation physiologique de la psychologie en termes d’antagonisme justifié à l’identification des énoncés sur les stimuli et les réactions avec les énoncés sur les processus internes — un antagonisme qui disparaît cependant si le caractère probabiliste de ces connexions inférentielles est reconnu. Nous avons montré, enfin, que toute la construction du monde est portée par un tréteau de connexions probabilistes qui trouve sa base dans le monde de l’immédiat concret mais conduit vers l’extérieur, dans deux directions opposées, vers les mondes des grandes et des petites dimensions. Placés au milieu du monde, nous attachons à notre point de référence, par des chaînes de probabilités, l’ensemble de l’univers.

C’est donc le concept de probabilité qui constitue le nerf du système de connaissance. Tant qu’elle n’a pas été « reconnue » — et les logiciens ont été particulièrement aveugles à cet égard — la structure logique du monde a été mal comprise et mal interprétée ; une erreur qui a conduit à des constructions épistémologiques faussées, ne convenant pas à la procédure réelle de la science et ne satisfaisant pas le désir de comprendre la connaissance. Le concept de probabilité nous libère de ces difficultés, étant l’instrument même de la connaissance empirique.

Nous avons cependant utilisé ce concept de manière encore naïve, sans analyser sa structure logique. C’est à cette tâche que nous devons maintenant nous atteler. Ce n’est que de cette analyse que l’on peut attendre une clarification définitive de la nature de la connaissance. Ajoutons que cette analyse aboutira à un résultat surprenant : elle montrera que la nature de la connaissance est bien différente de ce que prétendent ses interprétations habituelles. En renonçant à la prétention de la certitude de la connaissance, nous devons être prêts à admettre un changement fondamental dans son interprétation logique. Mais nous pouvons laisser l’exposition de cette idée au chapitre suivant.