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§31. THINGS AND REPORTS 289

processus dans lequel une fois de plus la lampe rouge apparaît comme critère de bon fonctionnement. Toutefois, cette procédure n’est pas un cercle vicieux, mais une méthode de contrôle précieuse. Il se peut qu’elle aboutisse à des contradictions ; si ce n’est pas le cas, il s’agit d’une confirmation. Par confirmation, nous entendons un contrôle unilatéral, c’est-à-dire un contrôle qui peut prouver la fausseté d’une méthode, mais qui ne peut pas fournir un contrôle décisif de sa justesse.

En appliquant ce contrôle au problème de la vérité immédiate, on peut constater qu’en général les deux critères conduisent au même résultat : si une phrase apparaît avec le critère de l’évidence, dans la plupart des cas le contrôle par le critère de la correspondance conduit à une confirmation. En reprenant le langage de notre exemple électrotechnique, nous pouvons dire que le corps humain est un bon transmetteur ; il fournit automatiquement des phrases qui peuvent être contrôlées par le critère de correspondance. Ainsi, bien que le critère de preuve soit indispensable, le critère de correspondance est également admissible ; en fait, les critères coïncident.

La supériorité du critère de preuve peut soulever certains doutes quant à l’interprétation des méthodes scientifiques. Nous avons constaté que le sentiment de vérité immédiate est l’indication décisive pour le choix des fondements de tout le système de connaissance. Pourquoi accordons-nous une telle importance aux choses immédiates ? Si elles ne sont pas toutes des choses objectives, pourquoi en faisons-nous les facteurs directeurs de la pensée scientifique, le test des théories scientifiques, l’objet des prophéties scientifiques ? Pourquoi est-ce le monde des choses immédiates, et non celui des choses objectives, pour lequel tout le travail scientifique est accompli ?

Notre réponse à cette question est la suivante : C’est justement ce monde des choses immédiates qui est pertinent pour notre vie. Ce qui nous rend gais, heureux, malheureux et mal dans notre peau, ce sont les choses immédiates qui nous entourent — les maisons dans lesquelles nous vivons, la vie que nous menons, le