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§ 27. DIFFERENT PERSONS 249

Ni pour la signification de la vérité physique, ni pour la signification probabiliste, ni pour la signification logique, la comparaison des impressions de deux personnes ne peut être acceptée comme une question significative. Cela n’est pas surprenant, puisque même pour une même personne il existe un pseudo-problème analogue ; comme nous l’avons souligné précédemment (§ 21), personne ne peut comparer directement son impression d’aujourd’hui avec son impression d’hier. L’idée peut encore être généralisée, et le cas des comparaisons psychologiques peut être considéré comme un cas particulier d’un théorème physique général. On ne peut comparer la longueur d’une barre d’un mètre, située en un point, à la longueur d’une autre barre d’un mètre, située en un autre point ; on ne peut comparer la seconde indiquée par une montre à la seconde suivante indiquée par la même montre. Il n’est pas nécessaire d’entrer ici dans une critique de ce problème, puisqu’il a été résolu dans le cadre de la philosophie de l’espace et du temps.[1] L’indétermination en question, telle qu’elle y est montrée, conduit à la conséquence que, dans de tels cas, ce n’est pas une connaissance qui est demandée, mais une définition. L’égalité de longueur de deux mètres en différents points de l’espace ne peut qu’être définie ; c’est-à-dire que si ceux-ci remplissent certaines conditions observables d’un autre type, telles qu’être égaux lorsqu’ils sont placés côte à côte au même endroit, être de la même température, etc. Dans le même sens, la comparaison des impressions de deux personnes relève de la définition. Ici aussi, la définition exigera que certaines conditions observables soient remplies pour que l’égalité soit postulée. Si toutes les réactions des deux personnes, y compris les rapports d’auto-observation dans le langage du stimulus, sont les mêmes, nous pouvons définir leurs impressions comme étant les mêmes. Ce n’est que lorsqu’une telle définition a été donnée que la question de la similitude a une signification ; sans cette définition, il n’y a rien de posé du tout lorsque

  1. Cf. la Philosophie der Raum-Zeit-Lehre de l’auteur (Berlin, 1928), §§ 3-8.