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242 CONSTRUCTION OF THE WORLD

qu’écarter les rapports de la personne observée, c’est éliminer l’observateur le plus privilégié. Nous savons que les rapports subjectifs sont parfois douteux, et l’élaboration de méthodes de contrôle est très utile. Mais la position unique de l’auto-observateur offre de tels avantages que la psychologie ne renoncera jamais, je pense, à l’utiliser. C’est le fait que l’auto-observateur, et lui seul, peut décrire son état interne dans un langage de stimulus, sans utiliser de réactions, qui rend cette position unique. L’homme qui voit un genévrier, à la tombée de la nuit, comme un brigand, le sait et n’a pas besoin de le déduire de ses palpitations ou de ses genoux tremblants. L’homme qui a faim le sait par une sensation directe et n’a pas besoin de compter les gouttes de sa glande salivaire. Il y a un grand nombre de faits psychologiques qui n’auraient jamais été découverts sans l’auto-observateur.

Prenons par exemple le fait que nous voyons des parallèles, comme des rails, converger. Il s’agit d’un fait subjectif, puisque le stimulus physique objectif ne donne aucune indication sur ce fait psychologique. Il est cependant facile à décrire dans le langage du stimulus : « Je vois ces rails semblables à ces lignes », et la personne pointe du doigt un dessin de lignes convergentes. Je ne vois pas comment ce fait psychologique aurait pu être découvert sans le rapport d’un auto-observateur. Je ne dis pas qu’il est absolument impossible de découvrir un tel fait par des méthodes comportementales, mais seulement que cela est hors du domaine du réalisable en pratique. Le rapport de l’auto-observateur est dans un grand nombre de cas un moyen bien supérieur à l’observation des réactions.

Il est vrai que le rapport, dès qu’il est prononcé, est en soi une réaction. Mais la question est précisément de savoir si le comportementaliste doit inclure les réactions au rapport. Que la connaissance de la personne observée, pour être transmise à une autre personne, doive être transformée en réaction, c’est