Page:Reichenbach - Experience and Prediction.djvu/253

Cette page n’a pas encore été corrigée

§26. PSYCHOLOGY 239

des sensations optiques sous la forme de différences de perspective ; la vue que j’ai d’une certaine pièce diffère de celle qu’a une autre personne. Dans ce cas, un échange de positions spatiales est facilement réalisable, et l’autre personne peut également avoir ma perspective. Dans le cas de l’observation des processus internes du corps, cependant, un échange de positions est physiquement impossible. Si un médecin qui observe ma faim sur l’écran Roentgen voulait ressentir la même faim que moi, il serait obligé d’entrer dans les mêmes relations tactiles que moi avec mon estomac, ce qui est physiquement impossible.

Les difficultés du problème des processus internes proviennent du fait qu’il existe trois manières différentes de déterminer ces processus : la manière d’observer le stimulus, celle d’observer la réaction, et celle d’observer directement l’intérieur du corps. Cette dernière se divise en deux voies, celle de l’observation physiologique et celle de l’auto-observation par le sens tactile interne ; la première est ouverte à toute personne, la seconde seulement à celle qui est identique au corps en question. La différence des modes de détermination a conduit à l’idée d’objets concernés différents. C’est là le défaut décisif ; toutes les méthodes ont en fait les mêmes objets.

La psychologie traditionnelle privilégie toujours la méthode du stimulus et s’exprime donc dans le langage du stimulus. À cela s’ajoute la méthode de l’auto-observation du corps par le sens tactile interne ; mais le rôle principal est joué par la méthode du stimulus. En effet, la plupart des « phénomènes psychiques supérieurs » sont produits par des stimuli externes et sont donc mieux décrits dans le langage du stimulus. La chose immédiate est décrite par des comparaisons avec d’autres choses physiques de même nature. Nous parlons de la « douleur lancinante » que nous avons ressentie en apprenant la mort d’un ami intime et nous décrivons la chose immédiate comme une « douleur »,