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198 CONSTRUCTION OF THE WORLD

peut être utilisé comme justification d’une proposition d’existence. Si la chose est un éléphant, nous avons raison de dire « il y a un éléphant ». Dans la dernière forme, le « est » est le signe existentiel, et « éléphant » est une description. La logistique exprime cette relation par la formule

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Nous pouvons dire : La chose confère l’existence à un descriptif correspondant. C’est la façon correcte d’exprimer la relation entre les choses et le terme « existence ».

§ 24. Les différents types d’existence

Ce point de grammaire étant déterminé, nous allons maintenant procéder à une analyse plus poussée du concept d’existence. La première chose à noter est que le concept d’existence se divise en différents sous-concepts qu’il convient maintenant d’expliquer.

Imaginons que nous nous promenions au crépuscule dans une lande solitaire ; nous voyons devant nous, à une certaine distance, un homme sur la route. C’est un petit homme étrange, vêtu d’un caftan et portant un sac sur l’épaule. Malgré un certain malaise, nous ne doutons pas de la réalité de cet homme. En nous approchant, nous constatons qu’il ne marche pas, qu’il est debout et qu’il agite la main. Nous avançons encore et découvrons que ce n’est pas un homme que nous voyons là, mais un genévrier dont une branche est mue par le vent.

Que s’est-il passé dans ce cas, logiquement parlant ? Il y a d’abord eu un homme et, ensuite, un genévrier. Nous savons maintenant que le genévrier est la chose « réelle » et que l’homme n’était qu’une chose « apparente » ; mais cet homme a eu une existence dans un certain sens. Nous pouvons même revenir plusieurs fois en arrière et « produire » à nouveau l’homme, tout en sachant qu’il s’agit d’une illusion. Le genévrier ne cesse alors pas d’exister — nous le savons — mais nous ne voyons pas le buisson ;