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§ 17. POSITIVISM AND REALISM 155

le concept de probabilité, qui peut différencier les énoncés sur les choses extérieures des énoncés sur les impressions, même s’il n’est pas physiquement possible d’étendre le domaine des faits observables au-delà du domaine des impressions.

Un examen critique du problème des impressions et des choses extérieures nous conduit donc à une confirmation de notre refus d’accepter la doctrine positiviste. La théorie de l’équivalence des énoncés sur les impressions et des énoncés sur les choses extérieures provient d’une conception trop étroite de la signification ; nous ne sommes pas limités à cette conception et le langage réel ne s’est jamais limité à un précepte aussi étroit.

On peut proposer de formuler la relation entre le langage positiviste et le langage réaliste de la manière suivante. Puisque les impressions ne fournissent que des probabilités pour des événements extérieurs, un énoncé équivalent à un énoncé sur les impressions serait un énoncé concernant une probabilité d’événements extérieurs. Si nous introduisons le nom d’énoncés de second niveau pour les énoncés de ce dernier type, nous pouvons dire que le langage des impressions est équivalent au langage de second niveau de la science. Il s’agirait d’un changement profond dans l’intention du positivisme, puisque cette idée admet l’existence d’un langage réaliste indépendant qui n’est pas équivalent au langage des impressions. Nous pourrions, en effet, être d’accord avec une telle conception ; nous devons cependant ajouter qu’elle ne peut être réalisée que dans le sens d’une approximation. Il y a d’abord la difficulté que les énoncés sur les impressions n’impliquent que des énoncés de probabilité sur les choses mais ne sont pas équivalents à de tels énoncés ; la construction de toute la classe équivalente des impressions conduirait à des difficultés similaires à celles décrites pour la conception positiviste d’origine. Deuxièmement, le langage de second niveau n’est pas, à proprement parler, un langage à deux valeurs mais, une fois de plus, un langage de probabilité, mais d’un niveau supérieur (cf. notre critique des énoncés d’impression dans le chapitre suivant et notre remarque sur les poids de niveaux supérieurs au § 43). L’interprétation indiquée est cependant susceptible d’être la meilleure interprétation du positivisme que nous puissions avoir : en première approximation, le positivisme est considéré comme équivalent au langage de la science ; en seconde approximation, le positivisme est considéré comme équivalent au langage de la science de second niveau. La seconde approximation est beaucoup plus exacte que la première.