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154 IMPRESSIONS AND THE EXTERNAL WORLD

langage restreint ; il n’y a cependant aucune raison pour que nous acceptions une proposition qui implique le renoncement à une grande partie des connaissances humaines. Notre situation à l’égard des choses extérieures n’est pas essentiellement différente de celle des habitants du monde cubique à l’égard des oiseaux du dehors : imaginons que la surface qui entoure ce monde se contracte jusqu’à n’entourer que notre propre corps, jusqu’à ce qu’elle devienne enfin, moyennant quelques déformations géométriques, identique à la surface de notre corps, nous arrivons alors aux conditions réelles de la construction de la connaissance humaine, toutes nos informations sur le monde étant liées aux traces que les processus causaux projettent des choses extérieures à la surface de notre corps. Nous pouvons donc appliquer l’analyse du modèle du monde cubique au cas de la relation entre les impressions et les choses extérieures. Ce qui a été montré pour le monde cubique est que seule la signification de vérité physique nous lie au domaine des faits donnés ; si nous acceptons la signification de probabilité physique, nous pouvons dépasser le domaine même si tous les faits observables y sont restreints. Il en va de même pour la relation entre les impressions et les choses extérieures. Ce n’est que si nous nous limitons à la signification de vérité physique que nos phrases sont liées aux seules impressions. Si nous acceptons la signification de la probabilité physique, nous ne sommes pas liés à ce domaine ; nos énoncés peuvent le dépasser et se référer à des choses extérieures. C’est ce que dit le panneau indicateur logique ; nous n’interdisons à personne de décider de la définition de la signification qui lui plaît — mais s’il décide de la signification de vérité, comme le font les positivistes, nous n’admettons pas qu’il justifie sa décision en disant qu’un énoncé sur les choses extérieures, distinct des énoncés sur les impressions, ne peut pas être conçu comme une signification. L’équivalence n’est valable que pour sa définition de la signification ; il existe cependant une autre définition de la signification, fondée sur