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152 IMPRESSIONS AND THE EXTERNAL WORLD

sur les événements après notre mort sont admises comme significatives ; les phrases sur l’atome sont interdites ou réduites à des phrases sur les corps macroscopiques. Malgré ces qualités difficilement justifiables, il semble que ce soit la base qui sous-tend implicitement la plupart des théories positivistes.[1]

On pourrait proposer d’admettre la possibilité logique dans toute son étendue : introduire une base englobant toutes les sortes d’impressions logiquement possibles, y compris celles qui se produiraient avec des changements dans le corps humain. Nous pourrions supposer qu’il s’agit de la base la plus large possible ; avec elle, nous ne présupposerions rien d’autre que la nécessité logique d’une base d’impressions — car l’existence d’une telle base d’impressions, le fait que la connaissance nous soit conférée par l’intermédiaire d’impressions, semble être logiquement nécessaire. Ou pouvons-nous imaginer que nous puissions à un moment donné sortir de notre monde privé ?

Je pense qu’il n’est pas possible de répondre à cette question par la négative, du moins si l’expression « ma propre expérience » doit avoir une signification différente de l’expression purement logique « base d’inférences ». L’existence d’un tel monde privé n’est pas une nécessité logique, mais un simple fait, dû à l’organisation physiologique du corps humain. Que je doive parler de mes impressions, que je sois séparé des impressions des autres personnes, n’est en aucun cas une nécessité logique. C’est un fait, au même titre que les habitants du monde cubique sont liés à l’intérieur de leur monde cubique. Je pourrais imaginer d’autres mondes dans lesquels les impressions ne sont pas toujours liées au faisceau « je » — des mondes dans lesquels, peut-être, l’ego se divise parfois en deux egos qui s’unissent à nouveau par la suite (cf. § 28). Je ne peux en aucun cas affirmer avec certitude que toutes les expériences futures

  1. Le refus d’admettre les changements physiques du corps humain trouve son expression dans la lutte de Mach contre l’atomisme (cf. § 25).