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§ 17. POSITIVISM AND REALISM 151

de s’arrêter aux seules impressions d’autrui et d’exclure d’autres choses. Je dirais que parler de l’existence indépendante d’une table ou d’une pierre semble beaucoup plus admissible que de parler des impressions d’autres personnes. De plus, l’expansion décrite ne suffit pas à résoudre toutes les difficultés. Il reste des difficultés similaires pour des événements situés avant l’origine ou après l’expiration de l’humanité.[1]

Une autre extension serait l’introduction d’une base mixte. La base déterminée par les impressions de notre vie est définie par le postulat de la possibilité physique, c’est-à-dire en limitant la signification aux impressions dont l’occurrence est physiquement possible. On peut élargir cette base en s’écartant quelque peu de ce postulat, en admettant des impressions logiquement possibles, situées à n’importe quel moment ou n’importe quel endroit du monde. En étendant ainsi le domaine des impressions possibles à travers le temps et l’espace, les positivistes refusent généralement de prendre en compte les expansions provoquées par les changements physiques du corps humain. On ne peut pas dire qu’il soit logiquement impossible que le corps humain devienne aussi petit qu’un atome, ou aussi grand que le système planétaire ; les objections positivistes habituelles contre la signification directe des phrases concernant les particules élémentaires de la matière se réfèrent donc à la possibilité physique et non à la possibilité logique. Mais si le cas de la possibilité logique est une fois admis pour l’extension spatio-temporelle de la base linguistique, il pourrait l’être aussi pour d’autres extensions. Il est vrai qu’on ne peut interdire à quiconque d’exclure cette dernière extension et d’admettre la première ; on ne voit cependant pas beaucoup de logique dans la construction d’une telle base mixte. Le caractère arbitraire de ses limites apparaît dans certaines de ses conséquences : les phrases

  1. Ceci a été souligné, à juste titre, par C. I. Lewis, « Experience and Meaning », Philosophical Review, XLIII (1934), 125.