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§ 17. POSITIVISM AND REALISM 145

qu’il n’y a pas de telles impressions d’« éveil » dans l’ensemble de la classe. Mais cet argument n’est pas valable, car même la connaissance de l’ensemble des impressions de la vie d’un homme ne fournit pas une base à partir de laquelle nous pourrions déduire avec certitude l’existence de choses extérieures. Je n’admets pas que l’on puisse jamais décrire une classe d’impressions à propos de laquelle on puisse dire que, si toutes les impressions de ma vie sont de cette classe, il y a, avec certitude, un monde extérieur. Au contraire : à toute classe d’impressions décrite, même si elle contient une infinité d’impressions, nous pouvons imaginer des éléments supplémentaires tels que la classe élargie conduira à la conclusion que le monde de la classe originale n’était qu’une sorte de monde de rêve. Toutes les classes d’impressions définissables sont d’un type qui ne conduit qu’à des déclarations de probabilité sur un monde extérieur. C’est ce que nous avons formulé comme la non-équivalence du langage réaliste et du langage égocentrique ; et c’est ce qui donne la raison de l’incertitude de notre connaissance sur l’existence d’un monde extérieur.

§ 17. Positivisme et réalisme comme problème de langage

Avec les réflexions de la section précédente, notre enquête sur la différence entre la conception positiviste et la conception réaliste du monde a pris une autre tournure ; cette différence a été formulée comme la différence de deux langages. Cette forme de considération, qui a été appliquée notamment par Carnap, semble être une signification appropriée au problème en question, et nous nous en servirons pour illustrer nos résultats.

La conception de la différence en question comme une différence de langue correspond aussi à notre idée que la question de la signification est une question de décision et non de caractère de vérité. Si, dans les sections précédentes, nous avons défendu l’idée que la conception positiviste du monde n’est pas tenable, c’est