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144 IMPRESSIONS AND THE EXTERNAL WORLD

obtenue par des déductions inductives basées sur la première. Il reste donc toujours une incertitude dans cette déduction. Comme dans le cas de toute affirmation concernant une chose physique particulière, l’affirmation générale selon laquelle il existe des choses physiques, qu’il y a un monde extérieur, ne peut être maintenue qu’avec une probabilité. Le degré de probabilité de l’énoncé général est plus élevé que celui de tout énoncé particulier ; cela est dû au fait que l’énoncé général peut être conçu comme une disjonction d’énoncés particuliers, un cas pour lequel les règles de probabilité fournissent une valeur numérique plus élevée. Mais il n’y a aucune raison de soutenir que l’énoncé général est certain.

Le fait qu’il subsiste une incertitude peut être mis en évidence par la considération suivante. Nous savons que pendant un rêve nous avons le sentiment de la réalité du monde observé, et nous savons qu’après le réveil nous sommes obligés de corriger notre conception — que nous devons reconnaître que ce n’était qu’un monde privé dans lequel nous vivions. Peut-on exclure qu’une découverte similaire se produise demain à propos du monde d’aujourd’hui ? Pouvons-nous jamais nous assurer, sans qu’aucun doute ne subsiste, que nous ne sommes pas endormis ? Ou bien sommes-nous sûrs qu’il n’y aura jamais un troisième monde, d’une réalité plus forte encore que la seconde, qui se tienne par rapport à la seconde dans le même rapport que celle-ci par rapport à la première, le monde du rêve ? En niant de telles possibilités, nous ne pouvons jamais aller au-delà d’un certain degré élevé de probabilité.

À ces dernières réflexions, on pourrait répondre que nos déductions actuelles sur le monde extérieur partent d’une classe restreinte d’impressions, limitée par les impressions d’aujourd’hui ; et l’on pourrait soutenir que c’est seulement cette limitation qui fournit l’incertitude. Si nous pouvions prévoir toutes les impressions futures, nous saurions si nous devons nous « réveiller » un jour ; l’affirmation de l’existence du monde extérieur serait alors équivalente à l’affirmation