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136 IMPRESSIONS AND THE EXTERNAL WORLD

qu’il n’en est peut-être pas autrement dans le cas des connexions de probabilités ; que dans ce cas il est également possible d’introduire une coordination de propositions pour laquelle l’existence du complexe s’évanouit avec l’existence des éléments. Si cela est vrai, cela montrera qu’il n’y a pas de véritable différence entre la projection et la réduction, mais qu’il s’agit seulement d’une différence de langage. L’objection en question est donc prouvée comme valide si nous réussissons à construire un langage pour lequel l’existence du complexe projectif dépend de l’existence des éléments.

Nous trouverons le moyen de construire un tel langage en partant de l’affirmation même que nous entendons actualiser dans notre nouveau langage. Nous tenterons d’exclure l’existence indépendante des choses extérieures en établissant cette idée sous la forme d’un principe dont nous ferons la base de notre langue. Pour nous faciliter la tâche, prenons un exemple. Imaginons un homme convaincu que toutes les choses cessent d’exister dès qu’il cesse de les regarder ; comment pourrait-il défendre sa conviction contre les objections que lui font le sens commun et la pensée scientifique ? Il pourrait se défendre s’il avait assez d’imagination pour inventer des constructions logiques compliquées qui relient les différentes impressions perçues par lui dans certains intervalles de temps. Il pourrait interpréter la réapparition des choses au moment où il les regarde en disant que son regard produit les choses. Il doit donc introduire une nouvelle forme de causalité ; mais, s’il est prudent et cohérent, il peut mener à bien sa conception. Il y a des expériences qui montrent qu’il y a un certain « développement » dans un état physique. Nous mettons une bouilloire d’eau froide sur le feu, revenons au bout de cinq minutes et voyons l’eau bouillir. L’homme en question devrait dire que le fait de regarder la bouilloire produit les choses dans le même état avancé que les choses auraient acquis par leur