Page:Reichenbach - Experience and Prediction.djvu/147

Cette page n’a pas encore été corrigée

§ 15. THINGS AND IMPRESSIONS 133

prenons un exemple. Prenons la proposition : « Les choses extérieures continueront d’exister quand je serai mort ». Le sens commun est convaincu que cette proposition, si elle est vraie, peut être considérée comme une preuve que l’existence des choses extérieures n’est pas réductible à l’existence des impressions ; les choses extérieures doivent, au contraire, être conçues comme un complexe projectif d’impressions. Le positiviste soutient que les deux interprétations sont équivalentes ; il doit donc dire que la proposition « Les choses extérieures cesseront d’exister quand je serai mort » a la même signification que la première. Donnons aux deux propositions une formulation plus précise. La première, que l’on peut appeler , se lit comme suit : « Jusqu’à ma mort et après ma mort, les choses extérieures persisteront comme on s’y attend habituellement. » La seconde proposition peut se lire : « Jusqu’à ma mort, les choses extérieures persisteront comme on s’y attend habituellement ; mais, après ma mort, les choses extérieures disparaîtront. » Si le positiviste soutient que ces deux propositions et sont équivalentes, la raison en est que les deux hypothèses ont les mêmes conséquences observables, ou, à proprement parler, qu’elles donnent le même poids à toutes les prédictions possibles que je peux faire pour l’étendue de la vie qui s’offre à moi. Mais nous avons vu, néanmoins, que de telles hypothèses peuvent obtenir des poids différents de la part des faits observables. C’est évidemment le cas ici. Voyant que de nombreuses personnes qui me ressemblent meurent sans produire de conséquences aussi fatales pour le monde physique, j’en déduis avec une grande probabilité qu’il en sera de même lorsque je mourrai. Il s’agit d’un raisonnement correct comparable à un grand nombre d’inférences similaires qui se produisent en physique et qui n’y sont jamais remises en question parce qu’elles ne concernent pas ma propre personne. Ainsi, la théorie de la probabilité de la signification fournit une signification différente aux deux phrases et s’accorde avec le sens commun.

En introduisant le concept de signification logique, nous pourrions