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120 IMPRESSIONS AND THE EXTERNAL WORLD

serait confirmée ; sinon, elle serait réfutée. Mais il y aurait alors des faits vérifiables qui distingueraient votre hypothèse de la pure description du mouvement des points. Or, pour notre monde, il existe une loi de la nature qui exclut toute pénétration des parois du cube ; donc, pour notre monde, votre hypothèse a la même signification que la pure description des points.

Dans nos termes, cet argument affirmerait que l’hypothèse de Copernic n’a un surplus de signification que si l’on accepte la signification logique, mais que pour la signification physique, elle n’a pas de surplus de signification par rapport à l’énoncé sur les points. C’est cette question qu’il nous faut maintenant examiner.

L’interprétation positiviste repose sur le présupposé d’une vérifiabilité absolue. De l’intérieur du cube, il n’est pas possible d’obtenir un « oui » ou un « non » clair pour l’hypothèse de Copernic ; d’un poste d’observation à l’extérieur du cube, on obtiendrait une distinction aussi claire. Si nous insistons sur le fait que seul un « oui » ou un « non » clair doit être considéré comme une réponse, la conclusion positiviste s’impose ; c’est, je pense, la raison pour laquelle la conception positiviste est si suggestive. Elle est en effet concluante si nous n’acceptons que la vérité et la fausseté comme prédicats des propositions ; mais elle ne l’est plus si nous introduisons des valeurs intermédiaires, si nous introduisons le prédicat de poids.

En ce qui concerne le prédicat de poids, les deux conceptions ne sont pas équivalentes. Jugée d’après les faits observés, l’hypothèse de Copernic paraît hautement probable. Il semble hautement improbable que les étranges coïncidences observées pour une paire de points soient un effet du pur hasard. Il n’est certes pas impossible que, lorsqu’on arrache la queue d’une ombre, il arrive au même moment la même chose à une autre ombre sur un autre plan ; il n’est même pas impossible que la même coïncidence