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§ 13. REDUCTION AND PROJECTION 109

oiseaux observables d’en bas, et qui nous permet de construire une coordination de propositions : toute proposition concernant les oiseaux est coordonnée avec une proposition, ou un ensemble de propositions, concernant les signes.

Nous parvenons ainsi à obtenir une coordination analogue au cas de réduction illustré dans l’exemple du mur et des briques. Il existe cependant des différences spécifiques entre les deux cas ; énumérons les qualités par lesquelles le second cas diffère du premier.

Tout d’abord, il n’y a pas d’équivalence des propositions coordonnées. En effet, il n’existe qu’un lien de probabilité entre les oiseaux et les signes ; si nous ne voyons que les signes, nous pouvons déduire avec une certaine probabilité qu’ils sont produits par des oiseaux, et si nous ne voyons que les oiseaux, nous pouvons déduire avec une certaine probabilité qu’ils produiront les signes. Cette absence de certitude est due au fait que les processus naturels ne peuvent jamais être prévus avec certitude. La production ou non des ombres dépend de nombreux facteurs physiques autres que la seule présence des oiseaux, par exemple des caractéristiques de l’écran. Inversement, la présence ou non d’oiseaux comme cause des ombres portées observées ne peut être déduite avec certitude, car d’autres processus physiques peuvent avoir le même effet sur l’écran. Par conséquent, il n’existe pas de relation stricte entre les valeurs de vérité des propositions coordonnées. La proposition concernant les oiseaux peut être vraie et celle concernant les signes peut être fausse ; inversement, la proposition concernant les oiseaux peut être fausse et celle concernant les signes peut être vraie.

Deuxièmement, il n’y a pas de réduction de l’existence. Les oiseaux ont une existence indépendante de l’existence des signes. En utilisant un mode de discours similaire à notre description des qualités d’existence valables pour la réduction, nous pouvons dire : l’existence des oiseaux n’implique pas non plus l’existence