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106 IMPRESSIONS AND THE EXTERNAL WORLD

implique l’existence des éléments. Cette dernière affirmation n’est qu’une autre formulation de la première. Elle est cependant à distinguer de la relation inverse selon laquelle la non-existence du complexe impliquerait la non-existence des éléments, ou l’existence des éléments impliquerait l’existence du complexe ; comme nous l’avons vu, cette relation inverse n’existe pas. Il y a donc une asymétrie entre le complexe et ses éléments internes ; c’est justement cette asymétrie qui permet de distinguer ces deux termes et que l’on signifie en disant : « L’existence du complexe se réduit à l’existence de ses éléments internes ». On ne dit pas l’inverse ; les éléments ont, pour ainsi dire, une existence plus solide.

On pourrait objecter qu’un architecte habile pourrait échanger les briques, l’une après l’autre, contre d’autres briques, d’une manière si prudente que l’existence du mur reste intacte ; les briques d’origine pourraient même être réduites en poudre de sorte que ces éléments n’existent plus tandis que le complexe persiste. Cette objection doit cependant être surmontée par un usage plus correct des mots. Le mur constitué par les briques échangées est un complexe d’autres éléments ; si l’on parle néanmoins du même mur, ce complexe « mur » doit être défini de telle sorte qu’il soit constitué par l’un ou l’autre système d’éléments. C’est-à-dire que le complexe doit être constitué par une disjonction d’éléments ; ou bien les propositions concernant le complexe sont équivalentes à une disjonction de propositions sur les éléments, comme nous l’avons énoncé précédemment dans la formule générale (1) au § 11. La plupart des complexes du langage usuel sont de ce type compliqué. Une mélodie peut être jouée dans différentes tonalités ; la mélodie est définie au moyen d’une disjonction de propositions. Notre théorème d’existence doit donc être formulé comme suit : l’existence du complexe implique l’existence