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§ 12. THE POSITIVISTIC WORLD 101

La conception positiviste du problème de l’existence peut être résumée en un seul énoncé : L’existence de concreta doit être réduite à l’existence d’impressions de la même manière que l’existence d’abstracta est réduite à l’existence de concreta.

Cette idée est un résultat de la conception positiviste des impressions comme faits de base de la connaissance (§ 10) en combinaison avec la théorie de la vérité de la signification (§ 7). Toutes les observations doivent être réduites, dit-on, à des impressions, car ce ne sont que des impressions que je peux observer directement. Les propositions concernant des choses physiques concrètes sont donc des phrases indirectes réductibles à des phrases d’impression comme phrases directes correspondantes ; seules ces dernières phrases peuvent être vérifiées directement. Selon le principe de rétrogradation, cette correspondance est une équivalence de signification ; cette correspondance est donc une réduction, au sens défini au § 11.

Illustrons ceci par un exemple simple. La proposition « Il y a une table » est déduite de certaines impressions que nous avons en regardant la table de différents côtés, en la touchant, etc. Or, selon le principe de rétrogression, cette inférence est considérée comme une équivalence de signification. Par conséquent, la phrase « La table existe » a la même signification que la phrase « J’ai des impressions de telle ou telle nature ». C’est la même relation qui vaut pour la réduction des abstractions ; la table doit donc être conçue comme un complexe dont les éléments sont des impressions.

Cette conception permet aux positivistes d’interpréter l’existence des concreta de la même manière que l’on interprète l’existence des abstracta. Il n’y a pas, selon eux, de véritable problème de l’existence des choses extérieures ; c’est un pseudo-problème. Nous pouvons dire que les choses extérieures existent ; cela a alors la même signification que « les impressions de telle