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SPECULATIVE PHILOSOPHY

des déductions éthiques aboutit à des résultats similaires. Comme en mathématiques, les axiomes de l’éthique doivent être distingués des théorèmes éthiques dérivables ; et seule la relation entre les deux, l’énoncé si-alors « si vous acceptez les axiomes, vous devez accepter le théorème » est capable d’une preuve logique. L’analyse montre donc que la validité de l’éthique est réductible à la validité des axiomes éthiques ; comme en mathématiques, la méthode de déduction ne peut que déplacer la question de la fiabilité des théorèmes vers les axiomes, mais elle ne peut pas fournir la réponse à la question.

Pour prouver que la vertu est une connaissance, que les jugements éthiques sont de type cognitif, il faudrait prouver que les axiomes de l’éthique sont de nature cognitive. L’applicabilité de la déduction logique aux problèmes éthiques ne prouve rien à cet égard. La question de la nature de l’éthique se réduit donc à la question de la nature des axiomes éthiques.

Une fois de plus, c’est à Emmanuel Kant que revient le mérite d’avoir vu le problème de l’éthique comme un problème d’axiomes éthiques. Il a reconnu que, comme en mathématiques, la nature analytique de la déduction rend impossible de fonder la validité des règles éthiques sur la seule déduction. Il a insisté sur le fait que ce n’est qu’après avoir répondu à la question des axiomes de l’éthique que l’on pourra comprendre la nature de l’éthique. Mais une fois de plus, ce que Kant revendique, ce n’est pas la question, mais la réponse qu’il y apporte. Il vaut la peine d’étudier cette réponse qui, comme la réponse de Kant au problème des axiomes des mathématiques et de la physique, représente la dernière grande position que le rationalisme a construite.

La réponse de Kant consiste en la thèse selon laquelle les axiomes de l’éthique sont synthétiques a priori, comme ceux des mathématiques et de la physique. Dans sa Critique de la raison pratique, il tente de donner pour les axiomes de l’éthique une dérivation similaire à celle effectuée dans sa Critique de la raison pure pour