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3- THE SEARCH FOR CERTAINTY

caution et ne peuvent nous fournir une connaissance absolument certaine.

La célèbre preuve ontologique de l’existence de Dieu, élaborée par Anselme de Canterbury au XIe siècle, constitue une tentative d’établir la certitude souhaitée à partir d’une prémisse analytique. La démonstration commence par la définition de Dieu comme un être infiniment parfait ; puisqu’un tel être doit avoir toutes les propriétés essentielles, il doit aussi avoir la propriété d’exister. La conclusion est donc que Dieu existe. La prémisse, en fait, est analytique, car toute définition l’est. Puisque l’affirmation de l’existence de Dieu est synthétique, l’inférence représente un tour de passe-passe par lequel une conclusion synthétique est dérivée d’une prémisse analytique.

La nature fallacieuse de cette déduction est facilement visible dans ses conséquences absurdes. S’il est permis de dériver l’existence d’une définition, nous pourrions démontrer l’existence d’un chat à trois queues en définissant un tel animal comme un chat qui a trois queues et qui existe. D’un point de vue logique, l’erreur consiste à confondre les universels avec les particuliers. De la définition, on ne peut déduire que l’affirmation universelle que si quelque chose est un chat à trois queues, il existe, ce qui est une affirmation vraie. Mais l’affirmation particulière selon laquelle il existe un chat à trois queues ne peut être déduite. De même, nous ne pouvons déduire de la définition d’Anselme que l’affirmation selon laquelle si quelque chose est un être infiniment parfait, il existe, mais pas qu’un tel être existe. (La confusion d’Anselme entre universaux et particuliers est d’ailleurs analogue à une confusion similaire existant dans la théorie aristotélicienne du syllogisme).

C’est Emmanuel Kant (1724-1804) qui a vu que les certitudes de nature synthétique ne peuvent être dérivées de prémisses analytiques mais nécessitent des prémisses synthétiques d’une vérité incontestable. Croyant que de tels énoncés existent, il les a appelés a priori synthétiques. Le mot « a priori »