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SPECULATIVE PHILOSOPHY

et il est toujours prêt à abandonner les conclusions mathématiques si elles ne sont pas confirmées par des observations ultérieures. La science empirique, au sens moderne du terme, est une combinaison réussie de la méthode mathématique et de la méthode d’observation. Ses résultats sont considérés, non pas comme absolument certains, mais comme hautement probables et suffisamment fiables à toutes fins pratiques.

Pour Platon, cependant, le concept de connaissance empirique aurait été une absurdité. En identifiant la connaissance à la connaissance mathématique, il voulait dire que l’observation ne devait jouer aucun rôle dans la connaissance. « Les arguments fondés sur les probabilités sont des impostures », nous apprend l’un des disciples de Socrate dans le dialogue du Phédon. Platon voulait la certitude, et non la fiabilité inductive que la physique moderne considère comme son seul objectif.

Il est vrai que les Grecs n’avaient pas de science physique comparable à la nôtre et que Platon ne savait pas ce qu’il était possible de faire en combinant la méthode mathématique et l’expérience. Néanmoins, il existait une science naturelle qui, déjà à l’époque de Platon, avait connu un grand succès avec une telle combinaison, la science astronomique. Les lois mathématiques de la révolution des étoiles et des planètes avaient été découvertes, à un haut degré de perfection, par une observation habile et un raisonnement géométrique. Mais Platon n’était pas prêt à admettre la contribution de l’observation à l’astronomie. Il insistait sur le fait que l’astronomie n’était une connaissance que dans la mesure où les mouvements des étoiles étaient « appréhendés par la raison et l’intelligence ». Selon lui, l’observation des astres ne peut pas nous apprendre grand-chose sur les lois qui régissent leur révolution, car leur mouvement réel est imparfait et n’est pas strictement contrôlé par des lois. Il serait absurde, dit Platon, de supposer que les mouvements réels des étoiles sont « éternels et ne subissent aucune déviation ». Il dit