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J. THE SEARCH FOR CERTAINTY

d’analyse révèle que sa confiance ne peut prétendre à la certitude. En effet, lorsque nous rêvons, nous ne savons pas que nous rêvons ; ce n’est que plus tard, au réveil, que nous reconnaissons notre rêve comme tel. Comment peut-on alors affirmer que nos expériences actuelles sont plus fiables que celles d’un rêve ? Le fait qu’elles soient associées à un sentiment de réalité ne les rend pas plus fiables, puisque nous avons le même sentiment dans un rêve. Nous ne pouvons pas exclure complètement la possibilité que des expériences ultérieures prouvent que nous rêvons déjà maintenant. L’argument n’est pas soulevé pour dissuader l’homme de bon sens de faire confiance à ses expériences ; il montre cependant que nous ne pouvons pas prétendre à une fiabilité absolue pour une telle confiance.

Le philosophe a toujours été préoccupé par le manque de fiabilité des perceptions sensorielles, qu’il a illustré par des considérations comme celles que nous venons d’évoquer ; il a en outre mentionné des illusions sensorielles à l’état de veille, telles que la flexion apparente d’un bâton partiellement immergé dans l’eau, ou le mirage dans le désert. Il se réjouit donc de trouver au moins un domaine de connaissance qui semble exempt de tromperie : c’est la connaissance mathématique.

Platon, comme nous l’avons vu plus haut, considérait les mathématiques comme la forme suprême de toute connaissance. Son influence a largement contribué à l’idée répandue selon laquelle une connaissance qui n’a pas de forme mathématique n’est pas une connaissance du tout. Le scientifique moderne, bien qu’il utilise les mathématiques comme un puissant instrument de recherche, n’accepterait pas cette maxime sans condition. Il insisterait sur le fait que l’observation ne peut être omise de la science empirique et laisserait aux mathématiques la seule fonction d’établir des liens entre les divers résultats de l’investigation empirique. Il est tout à fait disposé à utiliser ces connexions mathématiques comme guide pour de nouvelles découvertes par l’observation ; mais il sait qu’elles ne peuvent l’aider que parce qu’il commence avec du matériel d’observation,