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2. THE SEARCH FOR GENERALITY

avec l’attitude du scientifique, sa réponse aurait consisté à avouer candidement « je ne sais pas ». Le mathématicien Euclide, qui, une génération après Platon, a construit le système axiomatique de la géométrie, n’a pas cherché à donner une explication à notre connaissance des axiomes géométriques. Le philosophe, en revanche, semble incapable de maîtriser son désir de savoir. Tout au long de l’histoire de la philosophie, nous trouvons l’esprit philosophique associé à l’imagination du poète ; là où le philosophe demandait, le poète répondait. En lisant les présentations des systèmes philosophiques, nous devrions donc concentrer notre attention sur les questions posées plutôt que sur les réponses données. La découverte des questions fondamentales est en soi une contribution essentielle au progrès intellectuel, et lorsque l’histoire de la philosophie est conçue comme une histoire des questions, elle offre un aspect beaucoup plus fécond que lorsqu’elle est considérée comme une histoire des systèmes. Certaines de ces questions, qui remontent loin dans l’histoire, n’ont trouvé de réponses scientifiques qu’à notre époque. C’est le cas de la question de l’origine de la connaissance mathématique. D’autres questions ayant une histoire similaire seront abordées dans les chapitres suivants.

L’analyse du présent chapitre a été la première réponse à la question psychologique concernant le langage philosophique, qui a été soulevée dans la discussion du passage par lequel ce livre a été introduit. Le philosophe parle un langage non scientifique parce qu’il tente de répondre à des questions à un moment où les moyens d’une réponse scientifique ne sont pas encore disponibles. Cette explication historique n’a toutefois qu’une validité limitée. Il existe des philosophes qui continuent à parler un langage imagé à une époque où les moyens d’une solution scientifique existent. Si l’explication historique s’applique à Platon, elle ne peut être invoquée pour l’auteur de la citation à propos de