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SPECULATIVE PHILOSOPHY

physicien qui parle de l’énergie du rayonnement du soleil ne se permettrait pas de dire que le soleil est énergique, comme un homme énergique. Un tel langage représenterait un retour à des significations antérieures. Or, l’usage que Platon fait du mot « existence » n’est pas de type scientifique. S’il l’était, l’affirmation que des objets idéaux existent aurait été définie en fonction d’autres affirmations qui ne contiennent pas un terme aussi discutable, et n’aurait pas été utilisée indépendamment comme ayant une signification comparable à celle de l’existence physique. Nous pouvons définir l’existence d’un triangle idéal comme signifiant que nous pouvons parler de triangles en termes d’implications. Ou, en utilisant l’algèbre comme illustration, nous pouvons dire que pour toute équation algébrique concernant une quantité inconnue, à condition qu’elle satisfasse à certaines conditions, il existe une solution ; dans cet usage, le mot « existe » signifie que nous savons comment trouver la solution. Un tel usage du mot « existence » représente un mode de langage inoffensif, qui est d’ailleurs souvent employé par les mathématiciens. Mais lorsque Platon parle de l’existence des idées, la phrase signifie bien plus qu’une expression traduisible en significations établies.

Ce que Platon veut, c’est une explication de la possibilité de connaître la vérité mathématique. Sa théorie des idées est construite comme une explication de cette connaissance ; c’est-à-dire qu’il croit que l’existence des idées peut expliquer notre connaissance des objets mathématiques parce qu’elle rend possible une sorte de perception de la vérité mathématique dans le même sens que l’existence d’un arbre rend possible la perception d’un arbre. Il est évident que l’interprétation de l’existence idéale comme mode de discours ne l’aiderait pas, puisqu’elle ne rendrait pas compte d’une sorte de perception sensorielle des objets mathématiques. Au lieu de cela, il parvient à un concept d’existence idéale, qui inclut les propriétés à la fois de l’existence physique et de la connaissance mathématique, un