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8. THE SEARCH FOR GENERALITY

est interprétée par Platon comme analogue à la perception sensorielle. Mais c’est ici que la logique de sa théorie n’est pas solide, même selon une échelle de critique adaptée à son époque. L’analogie prend le pas sur l’explication. Et l’analogie, évidemment, n’est pas très bonne. Elle efface la différence intrinsèque entre la connaissance mathématique et la connaissance empirique. Elle ignore le fait que « voir » des relations nécessaires est essentiellement différent de voir des objets empiriques. On met une image à la place d’une explication, on invente un monde d’une réalité indépendante et « supérieure » parce que le philosophe procède par analogie plutôt que par analyse. Comme dans les illustrations d’autres philosophies données plus haut, l’interprétation littérale d’une analogie devient la racine d’un malentendu philosophique. La théorie des idées, avec sa généralisation du concept d’existence, fournit une pseudo-explication.

Le platonicien pourrait tenter de se défendre par un argument du type suivant. L’existence des idées, dira-t-il, ne doit pas être mal interprétée. Il n’est pas nécessaire que leur existence soit précisément de même nature que celle des objets empiriques. Le philosophe n’est-il pas autorisé à utiliser certains termes du langage courant dans un sens un peu plus large s’il en a besoin ?

Je ne pense pas que cet argument fournisse une bonne défense du platonisme. Il est, bien sûr, souvent vrai que des termes du langage de la vie quotidienne sont repris dans le langage scientifique en raison de leur analogie avec certains nouveaux concepts dont le scientifique a besoin. Par exemple, le terme « énergie » est utilisé en physique dans un sens abstrait, qui a une certaine ressemblance avec sa signification dans la vie de tous les jours. Un tel réemploi de termes n’est toutefois autorisé que lorsque le nouveau sens est défini avec précision et que toute utilisation ultérieure du terme se limite strictement à son nouveau sens, et non à son analogie avec l’ancien sens. Un