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2. THE SEARCH FOR GENERALITY

Platon nous dit qu’en dehors des choses physiques, il existe une deuxième sorte de choses, qu’il appelle les idées. Il existe l’idée d’un triangle, de parallèles ou d’un cercle, en dehors des figures correspondantes dessinées sur le papier. Les idées sont supérieures aux objets physiques ; elles présentent les propriétés de ces objets de manière parfaite, et nous en apprenons donc plus sur les objets physiques en regardant leurs idées qu’en regardant ces objets eux-mêmes. Ce que Platon veut dire est à nouveau illustré par une référence aux figures géométriques : les lignes droites que nous traçons ont une certaine épaisseur et ne sont donc pas des lignes au sens du géomètre, qui n’ont pas d’épaisseur ; les coins d’un triangle dessiné dans le sable sont en fait de petites surfaces et ne sont donc pas des points idéaux. Le décalage entre la signification des concepts géométriques et leur réalisation par des objets physiques conduit Platon à penser qu’il doit exister des objets idéaux, ou des représentants idéaux de ces significations. Platon aboutit ainsi à un monde d’une réalité supérieure à notre monde des choses physiques ; ces dernières sont dites participer des choses idéales de telle sorte qu’elles montrent les propriétés des choses idéales de manière imparfaite.

Mais les objets mathématiques ne sont pas les seuls à exister sous une forme idéale. Selon Platon, il existe toutes sortes d’idées, comme l’idée d’un chat, d’un être humain ou d’une maison. En bref, chaque nom de classe (nom d’une sorte d’objets), ou universel, indique l’existence de l’idée correspondante. Comme les idées mathématiques, les idées d’autres objets sont parfaites par rapport à leurs copies imparfaites dans le monde réel. Ainsi, le chat idéal présente toutes les propriétés de la « félinité » sous une forme parfaite, et l’athlète idéal est supérieur à tout athlète réel à tous égards ; par exemple, il présente la forme corporelle idéale. D’ailleurs, l’usage que nous faisons aujourd’hui du mot « idéal » découle de la théorie de Platon.