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SPECULATIVE PHILOSOPHY

de la femelle, n’était pas suffisant pour admettre une généralisation. Son astronomie était celle du système géocentrique, pour lequel la terre est le centre de l’univers ; et sa connaissance du mécanisme de la reproduction ne comprenait pas ce qui est un fait élémentaire pour la biologie moderne : il ne savait pas que le spermatozoïde mâle et l’ovule femelle s’unissent dans la génération d’un nouvel individu. Personne ne lui reprocherait de ne pas connaître des résultats qui ne pouvaient être découverts sans le télescope ou le microscope. Mais en l’absence de connaissances, c’était une de ses faiblesses de prendre de mauvaises analogies pour des explications. Par exemple, en parlant de la reproduction, il dit que l’individu mâle ne fait qu’imprimer une forme sur la substance biologique de la femelle. Cette affirmation vague, trompeuse même en tant que figure de rhétorique, ne peut être considérée comme le premier pas sur la voie d’une pensée plus saine. Le résultat tragique d’un tel analogisme est que les systèmes philosophiques, au lieu de préparer progressivement l’approche d’une philosophie scientifique, en ont en fait empêché le développement. La métaphysique d’Aristote a influencé la pensée pendant deux mille ans et est encore admirée par de nombreux philosophes de notre époque.

Il est vrai que les historiens modernes de la philosophie se permettent des critiques occasionnelles dans le cadre de la vénération habituelle d’Aristote, en prétendant faire la distinction entre ses idées philosophiques et les parties de son système qu’ils considèrent comme le produit des imperfections de son époque. Mais ce qui nous est présenté comme un aperçu philosophique est trop souvent un verbalisme vide, rempli de significations auxquelles l’auteur n’a jamais pensé. La relation entre la forme et la matière se prête à de nombreuses analogies, sans pour autant fournir d’explication. L’interprétation apologétique n’est pas le moyen de surmonter les erreurs profondément enracinées d’un philosophe. Ce n’est pas promouvoir la recherche philosophique que de donner aux erreurs des grands hommes