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2. THE SEARCH FOR GENERALITY

matière que le pont ; mais la raison n’est pas une matière comme les corps humains et ne peut pas être le support matériel des actions humaines. Lorsque Thalès, qui s’est fait connaître vers 600 avant J.-C. comme le « sage de Milet », a avancé la théorie selon laquelle l’eau est la substance de toutes choses, il a fait une fausse généralisation ; l’observation selon laquelle l’eau est contenue dans de nombreux matériaux, comme le sol ou les organismes vivants, a été faussement extrapolée pour supposer que l’eau est contenue dans tous les objets. La théorie de Thalès, en revanche, est sensée dans la mesure où elle fait d’une substance physique l’élément constitutif de toutes les autres ; il s’agit au moins d’une généralisation, bien que fausse, et non d’une analogie. Combien le langage de Thalès est supérieur à celui du passage cité !

L’ennui avec le langage relâché, c’est qu’il crée des idées fausses, et la comparaison de la raison avec une substance offre une bonne illustration de ce fait. Le philosophe qui a écrit ce passage s’opposerait fermement à ce que sa déclaration soit interprétée comme une simple analogie. Il prétendrait avoir trouvé la véritable substance de toutes choses et ridiculiserait l’insistance sur la substance physique. Il affirmerait qu’il existe un sens « plus profond » de la substance, dont la substance physique n’est qu’un cas particulier. Traduit en langage compréhensible, cela signifierait que la relation entre les événements de l’univers et la raison est la même que la relation entre le pont et le fer dont il est fait. Mais cette comparaison est manifestement insoutenable, et la traduction montre que toute interprétation sérieuse de l’analogie conduirait à une erreur logique. Appeler la raison une substance peut produire des images chez l’auditeur ; mais dans l’application ultérieure, de telles combinaisons de mots induisent le philosophe en erreur et l’amènent à tirer des conclusions que la logique ne peut pas justifier. Les erreurs pernicieuses dues à de fausses analogies ont toujours été la maladie du philosophe.

L’erreur commise dans cette analogie en est un exemple