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SPECULATIVE PHILOSOPHY

Il est toujours là ; le feu est visible à travers les trous des tuyaux, qui nous apparaissent comme le Soleil, la Lune et les étoiles. Les êtres vivants ont évolué à partir de l’humidité qui entoure la terre et ont commencé par des formes inférieures ; même les êtres humains ont commencé par être des poissons. Le philosophe qui nous a donné ces images fantaisistes de l’origine du monde a pris l’analogie pour une explication. Pourtant, ses pseudo-explications ne sont pas tout à fait vaines, puisqu’elles constituent au moins une sorte de pas dans la bonne direction. Il s’agit de théories scientifiques primitives qui, si elles avaient été utilisées comme directives pour des observations et des analyses plus poussées, auraient pu conduire à de meilleures explications. Par exemple, les tuyaux en forme de roue d’Anaximandre sont des tentatives d’explication des trajectoires circulaires des étoiles.

Il existe deux types de fausses généralisations, que l’on peut classer en deux catégories : les erreurs inoffensives et les erreurs pernicieuses. Les premières, que l’on rencontre souvent chez les philosophes empiriques, se prêtent assez facilement à la correction et à l’amélioration à la lumière d’expériences ultérieures. Les secondes, qui consistent en des analogies et des pseudo-explications, conduisent à des verbalisations vides et à un dogmatisme dangereux. Les généralisations de ce type semblent envahir les travaux des philosophes spéculatifs.

Comme exemple de généralisation pernicieuse, qui utilise une analogie superficielle dans l’intention de construire une loi universelle, considérons le passage philosophique cité dans l’introduction. L’observation sur laquelle repose l’affirmation est le fait que la raison contrôle dans une large mesure les actions humaines et détermine ainsi, au moins en partie, les développements sociaux. Cherchant une explication, le philosophe considère la raison comme analogue à une substance qui détermine les propriétés des objets qui en sont composés. Par exemple, la substance fer détermine les propriétés d’un pont construit en fer. Évidemment, l’analogie est assez mauvaise. Le fer est de la même