Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v4.djvu/80

Cette page a été validée par deux contributeurs.

72
LE CHARIOT DE TERRE CUITE.

« Un puissant ennemi (92) qui me hait de longue date et qui m’a presque (93) précipité en enfer. »

Vasantasenâ, se bouchant les oreilles. — Horreur ! C’est lui, ce misérable., qui a voulu me tuer.

Chârudatta, montrant le religieux mendiant. — Quel est cet homme ?

Vasantasenâ. — L’indigne Samsthânaka m’avait ôté la vie, ce digne homme me l’a rendue.

Chârudatta. — Qui êtes-vous donc, vous qui agissez comme un ami sans qu’on vous en ait donné le sujet ?

Le religieux mendiant. — Vous ne me reconnaissez pas, Seigneur ? Sous le nom de Samvâhaka (94), j’ai exercé auprès de vous le métier de masseur. Tombé entre les mains de joueurs envers lesquels je ne pouvais m’acquitter, j’ai été racheté au moyen d’un bijou (95) par cette servante de Buddha, parce que j’avais été à votre service. Dégoûté du jeu, je me suis fait religieux buddhiste. Quant à Vasantasenâ, étant venue au vieux jardin Pushpakarandaka, dans une litière qu’elle avait prise pour une autre, elle a été étranglée par les mains de ce misérable Samsthânaka, parce que, disait-il, elle avait fait trop peu de cas de lui.