Samsthânaka — … a été tuée.
Chârudatta. — Soit.
Un des Chândâlas. — C’est à ton tour d’exécuter le condamné (66).
Le deuxième Chândâla. — Non pas, c’est au tien.
Le premier Chândâla. — Hé bien ! Comptons. (Il fait un calcul.) Si c’est à mon tour d’être l’exécuteur (67), Chârudatta aura un instant de répit (68).
Le deuxième Chândâla. — Pourquoi ?
Le premier Chândâla. — Mon père en partant pour le ciel m’a dit : « Vîraka, mon enfant, quand ce sera à ton tour de mettre à mort un condamné (69), n’y apporte pas de précipitation. »
Le deuxième Chândâla.. — Et pourquoi ?
Le premier Chândâla. — Parce qu’il peut arriver qu’un brave homme donne de l’argent pour délivrer le condamné ; ou bien qu’il naisse un fils au roi et qu’à cette occasion (70) il fasse grâce à tous les condamnés à mort ; ou bien qu’un éléphant brise ses liens et que dans la confusion qui s’ensuit le condamné puisse s’échapper ; ou bien, enfin, qu’il y ait changement de roi et qu’il en résulte une amnistie générale.
Samsthânaka. — Qu’est-ce, qu’est-ce ? un changement de roi (71) !