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LE CHARIOT DE TERRE CUITE.

(Ils réitèrent la proclamation.)

Samsthânaka, à part. — C’est étonnant. Les habitants de la ville (61) ont l’air de ne pas y croire. (Haut.) Eh bien ! Chârudatta, le beau parleur (62), les citadins ne croient pas à ton crime ; dis-leur donc de ta propre bouche : « C’est moi qui ai tué Vasantasenâ. » (Chârudatta reste silencieux.) Vous voyez, chândâlas (63), cet homme ne veut rien dire (64). Faites-le parler en le frappant à coups redoublés avec le morceau de bambou fendu qui vous sert à battre le tambour (65).

Un des Chândâlas, se préparant à le frapper. — Allons, Chârudatta, parlerez-vous ?

Chârutta, d’une voix gémissante. — « Dans ma chute au milieu de cet océan de misères, mon âme n’éprouve ni frayeur, ni découragement. Mais il est un feu qui me dévore, c’est de penser au blâme dont je serai l’objet et qu’on puisse dire que j’ai tué celle qui m’est si chère. »

(Samsthânaka le presse de nouveau de faire des aveux.)

« Oh ! mes concitoyens, je suis un homme cruel qui ne tient compte ni de ce monde-ci ni de l’autre, et c’est par moi qu’une femme, la Volupté en personne… Cet homme dira le reste. »