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LE CHARIOT DE TERRE CUITE.

« J’aperçois des amis qui s’éloignent de moi en cachant leur visage dans le pan de leur manteau. Un ennemi même devient l’ami de l’homme qui se trouve dans une situation avantageuse, mais, quand on est en butte à l’adversité, on n’a plus d’amis. »

Les deux Chândâlas. — Il n’y a plus d’encombrement, et la grande route est libre ; il faut faire avancer le malheureux qui porte les insignes d’un condamné à mort.

Chârudatta, répète la stance qui commence par ces mots : Ah ! Maitreya ! quel coup me frappe, etc.

Voix dans la coulisse.. — Ah ! mon père ! Ah ! mon ami !

Chârudatta, d’une voix attendrie, après avoir prêté l’oreille. — O toi qui es le chef de ceux de ta caste (24), je te prie de m’accorder une faveur.

Les deux Chândâlas. — Accepterez-vous une faveur de la main d’hommes comme nous ?

Chârudatta. — Quelle honte ! Un pauvre chândâla se conduit avec plus de circonspection que le cruel Pâlaka. — Mon désir serait de voir le visage de mon fils pour passer dans l’autre monde.

Les deux Chândâlas. — Votre volonté sera faite.