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LE CHARIOT DE TERRE CUITE.

Chârudatta, dépeignant avec attendrissement le spectacle dont il est témoin.

« Ces femmes qui passent à demi la tête par les fenêtres (18) de leurs maisons pour me voir passer, répandent des ruisseaux de larmes en disant : « Hélas ! pauvre Chârudatta ! »

Les deux Chândâlas. — Venez, Chârudatta, venez ! voici la place où se font les publications. Il faut battre le tambour et annoncer la sentence.

Écoutez tous, écoutez ! — Cet homme est le seigneur Chârudatta, petit-fils du syndic Vinayadatta, fils de Sâgaradatta. Il a commis un grand crime en étouffant dans ses bras, afin de lui enlever ses bijoux, la courtisane Vasantasenâ qui était entrée dans le vieux jardin Pushpakarandaka, désert en ce moment. Il a été pris avec le produit de son vol (19), et convaincu sur ses propres dires. Nous avons en conséquence reçu du roi Pâlaka l’ordre de le supplicier. Quiconque se rendra coupable à l’avenir d’un crime pareil, réprouvé dans ce monde-ci et dans l’autre, sera puni également par le roi Pâlaka.

Chârudatta, à part, avec désespoir.

« Le nom de ma famille, purifié par des centaines d’oblations, était célébré autrefois dans l’enceinte solennelle des sacrifices (20)