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ACTE X.

tion (11), la pitié s’éveille dans les cœurs et l’on déplore les misères de l’humanité (12) impuissants à me secourir, les citadins me souhaitent d’obtenir le ciel. »

Les deux Chândâlas. — Place, Messieurs ! place !

« Que voulez-vous voir ? Il y a quatre choses qu’on ne doit pas regarder : c’est Indra quand il fait vibrer son arc (13), une vache quand elle fait son veau, une planète quand elle change de mansion et un honnête homme quand il est sur le point de perdre la vie. »

Un des Chândâlas. — Regarde, Ahîntâ (14), regarde !

« Au moment où nous allons mettre à mort, sur l’ordre du destin, un homme qui est le premier de la ville, ne dirait-on pas que le ciel pleure ou que la foudre tombe sans qu’on voie de nuages ? »

Le deuxième Chândâla. — Non, Gohâ (15). « Le ciel ne pleure pas et la foudre n’a pas éclaté dans un ciel sans nuages ; le nuage (16) c’est cette foule de femmes et la pluie sont les larmes qui tombent de leurs yeux. »

« Tout le monde pleure en voyant emmener le condamné, et les larmes qu’on répand arrosent la route (17) et empêchent que la poussière ne se soulève. »