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ACTE IX.

côtés.) — Quel brillant aspect présente cette salle !

« Le palais du roi (48) est comme une mer (49) aux rives agitées (50) par les flots des affaires publiques et peuplée d’hôtes redoutables (51) : les ministres plongés (52) dans leurs réflexions figurent l’eau profonde ; les messagers sont les coquillages agités par les flots qui la remplissent (53) ; les espions (54) tiennent lieu des crocodiles et des makaras qu’on rencontre sur ses bords (55) ; les éléphants et les chevaux servant aux supplices (56) correspondent aux poissons de proie qu’elle renferme dans son sein ; les cris des plaideurs (57) rappellent ceux des hérons et les scribes ressemblent aux serpents dont elle est le refuge. »

N’importe, entrons. (Il se donne un coup à la tête en entrant et réfléchit.) Encore un augure sinistre.

« Mon œil gauche a tressailli, une corneille a croassé à mes oreilles, un serpent m’a barré le chemin… Puisse néanmoins le destin (58) m’être favorable ! »

Entrons, cependant. (Il entre dans la salle d’audience.)

Le juge. — Ah ! c’est lui qui est Chârudatta.

« Son visage, au nez aquilin, aux yeux