Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v4.djvu/16

Cette page a été validée par deux contributeurs.

8
LE CHARIOT DE TERRE CUITE.

est le gendre de mon père, moi je suis le beau-frère du roi et le roi est le mari de ma sœur. »

Le juge. — Nous savons tout cela.

« Au reste, qu’importe la naissance : la vertu est le seul mobile en pareille circonstance. C’est sur un sol fertile que les épines croissent le plus vigoureusement. »

Veuillez donc nous faire connaître l’affaire.

Samsthânaka. — La voici. Je ne suis coupable en quoi que ce soit (31). L’époux de ma sœur, content de moi, m’a donné, pour m’y amuser, la jouissance du plus beau de tous les parcs, du vieux (32) jardin Pushpakarandaka, et je vais chaque jour le visiter et veiller à ce qu’il soit tenu sec, propre, bien soigné et bien émondé. En m’y promenant aujourd’hui, le hasard a voulu que je visse, ou plutôt que je ne visse pas, le cadavre d’une femme assassinée.

Le juge. — Et l’avez-vous reconnue ?

Samsthânaka. — Ah ! Messieurs les juges, comment aurais-je pu ne pas reconnaître cette femme qui était l’ornement de la ville et que paraient cent bijoux précieux ? C’est Vasantasenâ qui aura été étouffée à force de bras par quelque mauvais sujet venu dans le parc désert avec l’intention de voler,