Vasantasenâ qui a complètement repris ses sens se relève tandis que le religieux mendiant lui fait de l’air en agitant devant elle le pan de son manteau.)
Vasantasenâ. — Seigneur, qui êtes-vous ?
Le religieux mendiant. — Quoi ! servante de Buddha, vous ne vous rappelez pas de moi, de celui que vous avez racheté au prix de dix suvarnas ?
Vasantasenâ. — Je me rappelle de vous, mais non pas de la circonstance que vous indiquez (134)… depuis (135), j’avais cessé d’être.
Le religieux mendiant. — Que vous est-il donc arrivé ?
Vasantasenâ, avec douleur. — Une aventure à laquelle sont exposées les courtisanes.
Le religieux mendiant. — Relevez-vous, relevez-vous, servante de Buddha, en vous appuyant sur la liane qui s’élève au pied de cet arbre (136). (Il incline la liane pour la mettre à sa portée ; Vasantasenâ la saisit et se relève.) Dans ce cloître (137) que voilà se trouve une femme qui est ma sœur en religion ; vous allez vous y reposer un instant, puis vous retournerez chez vous. Marchez tout doucement, tout doucement. (Ils se mettent en marche.)
(Regardant autour de lui.) Faites place,