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ACTE VIII.

au commencement de l’acte.) Mais c’est assez m’occuper du ciel (131); il faut, avant de l’obtenir, témoigner ma reconnaissance à Vasantasenâ, cette servante de Buddha qui m’a racheté aux joueurs à qui je devais dix suvarnas ; depuis lors je me considère en quelque sorte comme son esclave. (Son attention est attirée par quelque chose.) Mais il me semble entendre un soupir sous les feuilles. À moins que

« Ces feuilles, échauffées par le souffle brûlant du vent et mouillées par l’eau qui découle du manteau, ne s’agitent comme des oiseaux qui déploieraient leurs ailes (132). »

(Vasantasenâ reprenant connaissance découvre une de ses mains.) Tiens ! tiens ! une main de femme qu’ornent de brillants joyaux… puis l’autre ! (Il la considère avec attention.) Je crois reconnaître cette main… Mais à quoi bon tant d’examen ? C’est bien celle qui m’a mis naguère en sûreté. Du reste, voyons la personne. (Il détourne les feuilles, regarde Vasantasenâ et la reconnaît.) Je le savais, c’est bien la servante de Buddha. (Vasantasenâ fait signe qu’elle désire de l’eau.) Elle veut de l’eau… le lac est éloigné… Que faire ? Une idée… Je ferai découler (133) sur elle l’eau dont la tunique est imbibée. (Il agit comme il vient de dire ;