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ACTE VIII.

Le vita. — Ah ! voilà qu’il est devenu amoureux d’elle ; je puis m’en aller tranquillement (85). (Il reprend sa marche.)

Samsthânaka. — « Je t’offre de l’or, je t’adresse des paroles aimables, j’incline devant toi ma tête coiffée d’un turban (86), et cependant tu ne veux pas de moi, belle aux blanches dents ; est-ce que je suis un homme de bois pour toi (87) ? »

Vasantasenâ. — Il n’y a pas à hésiter. (Courbant la tête pour prononcer les deux stances qui suivent.)

« Pourquoi me tenter avec de l’or, vous que souillent les actes ignobles et répréhensibles auxquels donne lieu la mauvaise conduite ? Les abeilles abandonnent-elles le lotus bienfaisant et sans tache (88) dont elles font leurs délices ?

« Quoique pauvre, l’homme de bonne famille et vertueux mérite d’être l’objet d’un attachement ardent ; une courtisane s’honore en donnant son amour à un homme de bien. »

Du reste, après avoir témoigné ma tendresse à l’arbre mango, je n’irai pas faire ma cour au palaçâ (89).

Samsthânaka. — Fille d’esclave, tu compares l’indigent Chârudatta à l’arbre mango et tu m’assimiles au (ou à) Palâça, — pourquoi pas au (ou à) Çuka (90) ? C’est ainsi que