Il faut les laisser seuls, car les plaisirs d’amour exigent, pour qu’on les goûte, la sécurité du mystère (82). »
(Haut.) Soit ; je m’en vais.
Vasantasenâ, le saisissant par le pan de son habit. — Ne vous ai-je pas dit que je me plaçais sous votre protection ?
Le vita. — Vasantasenâ, ne craignez rien ! — Seigneur, Vasantasenâ est comme un dépôt que je remets entre vos mains.
Samsthânaka. — Bien ! qu’elle soit comme un dépôt placé entre mes mains (83).
Le vita. — Est-ce sûr ?
Samsthânaka. — Je te le promets.
Le vita, faisant quelques pas pour s’en aller. — Mais, je réfléchis à une chose : il est assez cruel pour vouloir la tuer quand je serai parti ; il faut me cacher et voir ce qu’il a l’intention de faire.
(Il se retire à l’écart.)
Samsthânaka. — C’est décidé, je vais la tuer. Pourtant, ce vieux chacal de brâhmane, ce maître fourbe, a bien pu se cacher quelque part et, en sa qualité de chacal, ne pas oublier (84) ce qu’il aura vu. Il faut faire en sorte de lui donner le change de la manière suivante. (Il cueille des fleurs dont il se pare.) Ma petite Vasantasenâ, viens près de moi.