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LE CHARIOT DE TERRE CUITE.

Le vita, à part, avec tristesse en apercevant Vasantasenâ. — Hélas ! la gazelle vient se jeter dans les griffes du tigre !

« La femelle du cygne quitte l’intérieur de l’îlot où dort son compagnon, dont le plumage a l’éclat de la lune d’automne, pour se livrer au corbeau (44) ! »

(À Vasantasenâ.) Vasantasenâ, est-ce conséquent (45) ? est-ce convenable ?

« Après avoir écarté naguère (46) cet homme (47) par l’effet d’un sentiment d’honneur (48), voilà que vous le recherchez (49) dans une intention cupide, par les ordres de votre mère…

Vasantasenâ, secouant la tête. — Non.

Le vita. — Vous obéissez, ce me semble, en cela, au naturel sans dignité des courtisanes (50). »

Ne vous l’ai-je pas dit, en effet : les femmes comme vous doivent accueillir également l’homme qu’elles aiment et celui qu’elles n’aiment pas ?

Vasantasenâ. — C’est par suite d’un échange de litières que je suis venue dans celle-ci ; j’implore votre protection.

Le vita. — Alors, ne craignez rien ; je vais lui donner le change. (À Samsthânaka.) Vous aviez raison, c’est une véritable rakshashî qui s’est logée dans votre litière.