Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v3.djvu/54

Cette page a été validée par deux contributeurs.

46
LE CHARIOT DE TERRE CUITE.

philosophe matérialiste ou un abreuvoir (15) ?

Le vita. — Comment, vous trouvez que ce n’est pas un éloge de vous appeler heureux, vertueux ?

Samsthânaka. — Eh bien ! maître, qu’est-il venu chercher ici ?

Le religieux mendiant. — Laver ce vêtement.

Samsthânaka. — Mauvais çramanaka, ce jardin Pushpakarandaka, qui est beau entre tous, m’a été donné par l’époux de ma sœur. Dans ce lac, où boivent les chiens et les chacals et où je ne me baigne pas moi-même, quoique étant de la plus brillante condition, tu viens laver tes hardes qui puent et qui ont la couleur (16) du bouillon de vieux haricots. Tiens ! j’ai envie de te tuer d’un seul coup !

Le vita. — Je crois qu’il n’a pas embrassé depuis bien longtemps la profession qu’il exerce (17).

Samsthânaka. — À quoi reconnais-tu cela ?

Le vita. — À quoi le reconnaître ? Voyez !

« La peau de son crâne est encore blanche, parce qu’il a été fraîchement rasé ; son sarrau rouge n’a pas eu le temps de lui rendre les épaules calleuses ; rien n’indique qu’il ait été bien usagé, car l’étoffe toute raide et