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LE CHARIOT DE TERRE CUITE.

dâla dépourvu d’assistance (le sentiment de la personnalité), il va droit au ciel (3).

« À quoi bon se raser la tête et le visage si l’on ne se rase pas l’esprit ? Celui dont l’esprit est bien rasé a la tête assez bien rasée (4). »

Mais, voyons ! il s’agit d’entrer dans le jardin du beau-frère du roi pour y laver dans le lac ce vêtement imprégné de teinture rouge ; ensuite je me hâterai de m’en aller. (Il se met en route pour exécuter son projet.)

Une voix derrière la scène. — Arrête, mauvais çramanaka ! arrête, arrête !

Le religieux, regardant autour de lui avec effroi. — Hé ! qu’y a-t-il ? Hélas ! (5) c’est Samsthânaka, le beau-frère du roi. Il a eu à se plaindre d’un religieux mendiant et il fait emmener le premier qu’il aperçoit n’importe où, après qu’on lui a percé (6) le nez comme à un bœuf. Où chercherai-je un refuge, moi qui suis sans protecteur, à moins que Buddha, notre seigneur (7), ne me protège lui-même ?

Samsthânaka, arrivant sur la scène l’épée à la main et suivi du vita. — Arrête, mauvais çramanaka ! arrête, arrête ! Je vais te broyer la tête, comme on broie une tête de raktamûlaka dans une société de buveurs (8). (Il le frappe.)