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LE CHARIOT DE TERRE CUITE.

détourné les voitures et je puis continuer mon chemin. (Il monte sur la litière et se parle à lui-même en la mettant en marche.) On dirait que la litière est chargée. Peut-être est-ce parce que je me suis fatigué à dégager cette roue (19) que la chose me semble ainsi. N’importe, il faut marcher. Allons ! mes bœufs, allons !

Une voix derrière la scène. — Holà ! holà ! portiers, ayez soin de rester chacun (20) aux postes qui vous sont confiés. Le fils du bouvier vient de s’arracher à ceux qui le gardaient (21), de tuer le geôlier, de briser ses liens ; il est sorti de prison et s’esquive. Arrêtez-le ! arrêtez-le !

(Aryaka arrive brusquement sur la scène ; il est tout ému, il traîne une chaîne à un pied et a la tête couverte d’un voile.)

Sthâvaraka, à part. — Voilà la ville en grand émoi (22) ; partons vite ! (Il poursuit son chemin.)

Aryaka. — « J’ai échappé à l’océan de calamités et d’infortunes, — c’est-à-dire à la prison où le roi m’avait fait jeter, — où tous les hommes sont exposés à faire naufrage (23), et j’erre çà et là en traînant à mon pied un fragment de chaîne, comme un éléphant qui vient de s’enfuir après avoir brisé ses liens. »