Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v2.djvu/96

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ô ! mon ami,

« Quand vous êtes riche, cette femme est votre bien-aimée, car c’est par l’argent qu’on l’acquiert…

(À part.) Non, c’est par la vertu qu’on l’acquiert…

(Haut.) Les richesses m’ayant quitté, ne l’ai-je pas quittée par cela même ? »

Maitreya, regardant à terre et se parlant à lui-même. — Il lève les yeux au ciel et pousse de profonds soupirs (41) ; je vois bien que plus je cherche à le détourner de sa passion, plus elle s’accroît (42). Aussi dit-on à bon droit que l’amour est artificieux (43). (Haut.) Mon ami, elle m’a chargé de vous dire qu’elle viendrait vous voir ici ce soir. Je crois qu’elle n’est pas satisfaite du collier de perles et qu’elle vous demandera autre chose (44).

Chârudatta. — Qu’elle vienne, ami ; elle s’en retournera contente.


Kumbhîlaka, (45) apparaissant sur la scène. — Qu’on sache bien ceci (46) :

« Chaque parcelle de nuage qui tombe m’arrose la peau des reins (47), chaque bouffée de vent glacé qui me frôle me fait trembler jusqu’à la moelle des os (48). (Riant.)