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conquérir (8), et les troupes de grues (9), qui défilent au-dessous de lui, ont l’aspect de la conque que le dieu tient à la main.

« Pareil à Vishnu, il s’élève (10) dans l’atmosphère, noir comme les membres de Keçava : les lignes sinueuses formées par les troupes de grues figurent la conque de ce dieu, et, grâce à l’éclair, il est comme revêtu d’une tunique de soie.

« Les gouttes qui tombent précipitamment des flancs du nuage sont pareilles à des ruisseaux d’argent ; on dirait que les franges de la robe du ciel sont coupées et qu’elles tombent à terre. Elles paraissent et disparaissent en un clin d’œil à la lueur (11) du flambeau des éclairs.

« Les nuages dispersés çà et là par le vent prennent diverses figures distinctes, accouplées ou bombées, telles (12) que celles de couples de cakravâkas (13) qui vont côte à côte, ou de cygnes qui prennent leur vol, ou de makaras (14) et de troupes de poissons que bouleverse l’agitation des flots, ou de palais élevés ; et ils font que le ciel ressemble à un tableau varié (15).

« Le ciel obscurci par les nuages ressemble à l’armée des Kauravas (16) ; le paon pousse des clameurs joyeuses comme Duryodhana (17) dans l’orgueil de sa force ; le