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rir, il y a de quoi faire un festin pour un millier de chacals. »

Mais avez-vous des barques pour se promener (163) ?

L’esclave. — Non, seigneur, nous n’en avons pas.

Maitreya. — Ah ! que vous demandé-je ? Les barques que vous avez sont destinées à prendre de certains poissons ; elles consistent en seins, hanches et cuisses, et naviguent sur l’océan de l’amour dont les eaux (164) sont le désir. Quoi qu’il en soit, après avoir visité ce palais de Vasantasenâ, avec ses huit cours où sont contenues tant de choses dignes de mention, j’avoue qu’il vaut à lui seul le séjour des trente-trois dieux (165), et ma parole est impuissante (166) à célébrer convenablement ce que j’ai vu. J’en suis à me demander si c’est bien la demeure d’une courtisane ou non pas plutôt le magnifique palais de Kuvera lui-même (167). Mais où est votre maîtresse ?

L’esclave. — Elle est dans le jardin, seigneur ; venez auprès d’elle.

Maitreya, regardant après qu’il est entré. — Ah ! ah ! quel admirable jardin ! Une multitude d’arbres y supportent des gerbes de rieurs magnifiques ; on y voit des escarpolettes de soie établies sous la toiture d’arbres contigus et appropriées à la largeur des han-